Elles ont entre 4 et 10 ans. Leur frère a été assassiné. Comment ne pas sortir remué mais également admiratif de la sensibilité et de la compétence des gendarmes qui pratiquent ces auditions éprouvantes ?
Leur outil : le protocole de NICHD.
A l'origine utilisé pour auditionner les enfants âgés de 4 à 12 ans dénoncant des faits d'agression sexuelle puis étendu aux enfants victimes d'autres formes de matraitances ou témoins de crime.
Ce protocole a pour objet d'atténuer les risques de suggestibilité de l'enquêteur et d'adapter les questions aux capacités de l'enfant. Aussi, l'enquêteur procède dans un premier temps à des questions tests portant sur des éléments étrangers aux faits pour vérfier son rapport à la vérité ou ses repères spatiotemporels (son emploi du temps de la veille, la couleur de ses vêtements etc...)
L'audition se décompose en 3 étapes:
- la phase pré déclarative vise à créer un lien de confiance et une alliance avec l'enfant
- La phase déclarative vise à poser des questions ouvertes aux fins d'obtenir le maximum de détails et de réveiller le maximum de souvenirs de l'enfant sur les mauvais traitements subis. Chaque révélation est analysée, décortiquée (où, quand, comment etc...)
- L'étape de clôture permet de vérifier si l'enfant à d'autres choses à dire et le remercier pour l'effort accompli